[23/05/16] La Libre - La planète skate

En gros tout ce qui a des roulettes mais n'est pas un roller
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[23/05/16] La Libre - La planète skate

Message par BO »

La Libre - 23/05/2016 - 13:43
par Baptiste Erpicum

Prêt à atterrir sur la planète skate ?


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La Libre a écrit :
Société - On sait que le skate est une discipline urbaine qui charrie avec elle un univers et des codes particuliers. Mais saviez-vous que l’ASBL Skateboarders propose des initiations aux jeunes de tout âge à Bruxelles?


Adossé au canal de Bruxelles, un hangar recouvert de graffitis résonne du bruit des planches à roulettes. A l’intérieur, "on se croirait dans un décor de film, ou dans le dernier clip de Justin Bieber", s’enthousiasme David. Il y a entre autres un bar, une carcasse de minibus, divers plans inclinés… Accompagné de Christine, David emmène pour la première fois Ethan, 12 ans, et Léo, 9 ans, à une initiation du collectif Skateboarders.

Une fois passée la porte dérobée, à l’arrière du bâtiment, Ethan reste interdit un instant, comme s’il se recueillait dans le temple d’un culte secret. Léo, lui, enfile directement un casque et des genouillères, pour dévaler sa première pente.

Naturellement, Rodriguo le prend par la main et lui montre comment tourner, puis repartir de la box opposée. "Indique avec ton doigt la direction à prendre. Super, tu y es presque", encourage le skateur-animateur.

A 20 ans, Rodriguo a quasiment passé la moitié de sa vie à fréquenter le milieu du skate. On l’aurait deviné à son style - baggy, casquette, baskets élimées - et surtout à la facilité avec laquelle il enchaîne les "tricks" sur la rampe.

A peine essoufflé, il explique que les cours, ouverts à tous les âges, se déroulent l’après-midi, mercredi, samedi et dimanche. En fonction de la météo, ils ont lieu au Square des Ursuline ou, ici, dans le hangar de l’allée des quais. "C’est gratuit, mais on accepte les dons", précise encore Rodriguo.

Une communauté soudée
Pour encadrer la douzaine d’enfants qui grimperont aujourd’hui sur un skate, on peut aussi compter sur Fatima. Si, à 22 ans, cette jeune fille n’a commencé le skate qu’il y a une paire d’années, elle s’y est mise corps et âme. "J’ai débuté parmi les élèves", se rappelle-t-elle. "J’étais venu avec mon petit frère. J’ai tout de suite aimé la sensation de glisse , de liberté. Puis, j’ai aussi appris à me surpasser quotidiennement. Le skate, c’est davantage qu’un sport, c’est un mode de vie."

Sans compter qu’une forte communauté se rassemble autour de la discipline. "On partage les mêmes centres d’intérêt. Il y a des gens qui viennent d’un peu partout. Cela facilite les échanges culturels", explique Fatima.

Au-delà d’une pratique sauvage et rebelle, le skate répond donc à des codes, et inspire un certain sens du respect et du dépassement de soi. Pour s’en convaincre, il suffit encore d’observer les gamins qui font la file au-dessus d’une box. Si l’un arrive à replaquer sa planche sur le plan incliné, les suivants se motivent pour y arriver. "C’est comme si l’on était dans une cours de récré’où l’on apprendrait plein de choses sans s’en rendre compte", conclut Fatima.

Plus d’infos : http://www.sk8boarders.be" onclick="window.open(this.href);return false;


Le skate à Bruxelles: "C'est la honte"
Quand on interroge Damien Delsaux, coordinateur des initiations de l’ASBL Skateboarders, sur la place accordée aux skateurs à Bruxelles, le jeune homme se montre virulent, déplorant notamment l’absence d’un skateparc couvert dans la capitale "d’un pays où il pleut environ 300 jours par an." Certes, il y a bien le hangar de l’allée des quais, "mais d’ici un an, il sera rasé au profit d’un parc public pour agrémenter les nouveaux apparts de bobos."

Alors, les cours de l’ASBL Skateboarders se limiteront à nouveau à la période estivale, au square des Ursulines. À condition encore de compter sur la bonne volonté des skateurs-animateurs. "Le samedi, par exemple, nous arrivons sur place une heure avant que les enfants arrivent, pour réveiller les clochards et les drogués, puis balayer les débris de verre", raconte Damien. Bruxelles n’a-t-elle donc vraiment rien à offrir de mieux aux jeunes motivés par la glisse ? "Les autorités devraient vraiment se poser la question, d’autant plus que le skate participe à la vie et la culture de la cité", conclut le coordinateur de Skateboarders.

Lexique du skate pour les nuls
Tricks : Les skateurs enchaînent les figures qu’on appelle des "tricks".
Box : Il s’agit d’une sorte de "boîte", généralement en bois, qui permet entre autres de s’élancer d’un plan surélevé.
Ollie : C’est l’une des premières figures que l’on apprend. En faisant claquer sa planche sur le sol, le skateur s’élève dans les airs.
Rampe : Avec ses deux plans inclinés face à face, ce module permet de glisser d’un sommet à l’autre, selon un mouvement de pendule.

Ça roule aux Ursulines
Ce mercredi, le temps permettait aux jeunes skateurs d‘évoluer sur le bitume du square des Ursulines, l’un des derniers bastions de la glisse à Bruxelles.

Bon "deal". Pas besoin de débourser des sommes folles pour se lancer dans la pratique du skate. Lors des initiations gratuites organisées par l’ASBL Skateboarders, les planches et les protections sont gracieusement prêtées.

Encadrement. Les parents qui emmènent leurs enfants aux initiations de l’ASBL Skateboarders se sentent rassurés par la présence des animateurs. “Les gamins bénéficient de consignes de base, ils apprennent les bons mouvements”, explique David. Même si l’on est jamais tout à fait à l’abri d’une chute… et de quelques bleus sur les fesses.

Dans les airs. Il se trouve toujours l’un ou l’autre skateur chevronné qui enchaîne les “tricks” sur les modules du square des Ursulines. Et ce, pour le plus grand plaisir des enfants et des passants qui ouvrent grand les yeux.

Confiance en soi. Le skate demande autant d’aptitudes physiques que de concentration mentale. “Au point que sa pratique participe au développement des enfants”, explique Damien Delsaux, coordinateur des initiations. “On voit qu’ils gagnent en estime de soi et qu’ils canalisent leur énergie.”
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