rollerparades de Belgiumrollers

C’est en été 2001* que Bruxelles vit surgir de nulle part une horde de rollers. Ambiance festive, sono, gyrophares, le ton était donné, laissant une douce odeur de liberté planer sur des rues jusqu’alors trop calmes. Encore peu nombreux, les riders étaient encadrés par une petite équipe de staffeurs plutôt hétéroclites, arborant t-shirts jaunes Manneken Pis (“je crois qu’Atari a toujours le sien”) ou gilets fluos de la police.

Les rollerparades de Belgiumrollers étaient nées. Si l’initiative en revient à “Carl de Moncharline”, celui-ci a toujours su bien s’entourer et c’est ainsi que “Fred Bonus” a pris en charge l’équipe des staffeurs.

La belle saison approchant, notre Senior staff, se prépare à rechausser et semblerait-il, commence déjà à recruter sa nouvelle équipe de staffeurs. Pour vous, Rouliroula n’a pas résisté à l’envie de lui poser quelques questions.

Bonjour Fred. Nous nous connaissons depuis un petit moment. Et pourtant, je n’ai par exemple aucune idée de ton âge. Pourrais-tu te présenter brièvement ?

‘Bon, ben voici un mini CV… Pour ceux qui me connaissent sous le diminutif “Fred Bonus” mon nom complet est Frederic Bonus-Plumridge. De mère belge et de père britannique, j’aurai 43 ans en juillet. J’ai un frère, Sébastien. Et j’exerce trois activités très distinctes: je travaille comme élagueur-grimpeur, je pratique le métier de Brand Strategist, et je suis sur le point de lancer, avec mon frère et deux staffeurs (des frères aussi !), un projet de stickers virtuels qui s’appelle Netgloo (une version beta est déjà en ligne).’

Bravo ! Nous ne manquerons pas de t’envoyer des stickers à l’effigie de Rouliroula. Mais revenons à nos rollers. Depuis quand patines-tu ?

‘J’ai commencé à l’âge de 8 ans, ce qui nous fait.. mmmh… 35 ans sur des roulettes… ouch ! Le roller représentait la liberté absolue, il incarnait le “Californian way of life” et, surtout, me permettait de couvrir les quatre coins de la ville sans plus jamais mettre un pied dans un tram. Avec un bon son dans le walkman et mes rollerskates aux pieds, j’étais le Roi du Monde.’

Gérer une équipe de plus de 40 staffeurs bénévoles chargés de la sécurité d’une rollerparade comme celle de Bruxelles n’est pas forcément évident. Quelle est donc ta recette ?

‘Les compétences d’un bon staffeur (et d’une bonne staffeuse !) sont un doux mélange entre des qualités humaines, un bon coup de patin, et un esprit d’équipe. Nous fonctionnons de manière très simple: nous avons quelques “lièvres” à l’avant qui travaillent avec les policiers et se chargent d’ouvrir la voie au cortège. Ce sont des places réservées aux staffeuses et staffeurs chevronnés. Nous avons ensuite un cordon de staffeurs, que je qualifierais de “bulldogs”, placés derrière la “safety car” et chargés de maintenir les participants derrière les véhicules de tête. J’y place typiquement les staffeurs qui aiment user du sifflet, car c’est un peu le couvercle de la parade, où l’on voit parfois quelques débordements. Derrière ce cordon vient se placer la grande majorité du staff, les plus valeureux, qui sont chargés de bloquer tous les carrefours du début jusqu’à la fin du cortège. Ils doivent sans cesse relayer leurs collègues, remonter le cortège, relayer, remonter, dans un ballet incessant, en plus de faire patienter les automobilistes et assister les patineurs. Enfin, en queue de parade, on trouve les staffeurs de l’ombre, qui savent manier le bâton lumineux pour encourager les retardataires, maintenir les cyclistes derrière le cortège des patineurs, et bien sûr venir au secours des participant(e)s en détresse. Et tout ça, ils le font avec le sourire. Je ne vous avais jamais dit que je travaille avec le meilleur staff du monde ? La gestion d’un staff bénévole diversifié est, selon moi, un très bon moyen de rester connecté avec l’autre. L’argent est souvent la clé de voûte de tous les non-dits, les ressentiments, jeux de pouvoir etc. Lorsque que vous retirez l’élément pécunier, tout les artifices tombent et la relation n’en devient que plus enrichissante.’

Comment faire pour devenir staffeur ?

“Il suffit de venir me voir sur place ; la première aura lieu à Bruxelles le 4 juin. On papote et si ça colle, on fait un essai.”

Les rollerparades existent maintenant depuis 8 ans. Tu as fait un break pendant 2 ou 3 saisons pour recommencer l’année passée. Qu’est-ce qui a le plus changé depuis le début ?

‘Le caractère unique de la Roller Parade belge c’est qu’elle allie la fête au sport. Cet équilibre, dont seul Carl De Moncharline semble détenir le secret, est subtil. Il doit être constamment nourri et renouvelé. Pour ma part, le côté festif et convivial de la rollerparade est celui que je privilégie. La fréquentation reste très bonne et surtout depuis qu’elle s’est ouverte aux cyclistes. On parle donc aujourd’hui de Roller Bike Parade. Là aussi, on voit une évolution intéressante. Certaines villes, telles que Hasselt, ont vu leur nombre de cyclistes dépasser les patineurs… A quand la Glide Parade qui accueillera tous les amateurs de glisse urbaine ?’

En attendant cette hypothétique Glide Parade, nous nous réjouissons déjà de voir approcher à grands pas les premières rollerparades de la saison. Au plaisir de bientôt nous voir sur des roulettes. Merci Fred.

© Propos recueillis par Sylvain et Mowglish Rouliroula.com - Mai 2010.

• 2001 et pas 2002 - rectifié par Atari qui me confirme qu’il a toujours sont tshirt jaune et même un pull des RP